VIème station: Véronique essuie la face de Jésus
J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ;
je n'ai pas caché mon visage face aux outrages et aux crachats.
Son apparence n'était plus celle d'un homme, et son aspect n'était plus celui des fils d'Adam.
Sans forme et sans beauté, sans rien qui plaise à l'œil
méprisé, rejeté des hommes, un homme tourmenté, souffrant
un visage voilé pour nous
Il n'est pas beau à voir ! Vraiment pas. En langage populaire, on dirait : courage, fuyons ! Ou bien l'on se voilerait la face…
La tradition a retourné l'expression : la face,dit-on, s'est imprimée sur le voile.
Comme toute face souffrante devrait s'imprimer dans nos cœurs si nous étions suffisamment atteints de compassion.
Du camp où elle est enfermée avant d'être déportée à Auschwitz, Etty Hillesum écrit :
" J'ose regarder chaque souffrance au fond des yeux, la souffrance ne me fait pas peur. "
Plus loin parlant d'une femme qu'elle rencontre dans le camp :
" Elle n'a plus du tout de visage, elle n'a plus que deux grands yeux. Elle finit par dire d'une petite voix monocorde : Comme c'est difficile de mourir, hein ? "
Et Etty Hillesum de noter : " On voudrait être un baume versé sur tant de plaies. " (Une vie bouleversée)
Tout homme porte sur lui ta ressemblance. Tous et chacun sont enfants de ce Dieu qui confiait à Moïse sa bénédiction pour son peuple :
" Que le Seigneur fasse rayonner sur toi son regard et qu'il t'accorde sa grâce. " (Nb 6,25)
Seigneur, tu connais toutes nos bonnes excuses pour nous dérober à autrui, notre respect humain, nos " ça ne se fait pas "…
Pour nos duretés de cœur, nos manques de bienveillance, accorde-nous ta miséricorde.
Pour que nous changions notre regard devant ce qui nous dégoûte ou nous choque, accorde-nous ta force.
Si la souffrance t'a fait pleurer des larmes de sang (bis)
Tu auras les yeux lavés
Alors tu pourras prier avec ton frère en croix.
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